Automobile : L’expérience d'un ingénieur alumni pour une innovation durable
Tu as réalisé ton stage de fin d’études chez Capgemini Engineering. Quelle a été ta fonction et quelles missions as-tu effectuées ?
Lors de mon stage de fin d’études, j’ai intégré le département Recherche & Innovation de Capgemini Engineering, où j’ai participé à un projet de R&D interne visant à concevoir la voiture électrique du futur. Ce projet s’inscrit dans une démarche de mobilité durable, avec pour objectif de proposer une solution innovante et adaptable aux enjeux environnementaux et urbains actuels.
Le concept du véhicule repose sur l’idée de pouvoir adapter sa taille, et donc son volume intérieur, en fonction des usages et des phases de vie du véhicule. Cette modularité permettrait de mieux répondre aux besoins des utilisateurs tout en optimisant les ressources et l’impact environnemental. L’objectif était également de concevoir un véhicule pouvant s’intégrer dans les segments L6 ou L7 selon sa configuration, en respectant les critères d’homologation associés.
Dans ce cadre, j’ai travaillé sur la conception d’un châssis extensible, capable de supporter mécaniquement les contraintes liées à cette modularité. Mes missions ont commencé par une analyse de l’existant : j’ai étudié différents systèmes d’extension et de châssis modulaires déjà développés, pour identifier les solutions pertinentes et les limites techniques. J’ai ensuite défini des fonctions principales et des contraintes du châssis via une analyse fonctionnelle pour l’élaboration d’un cahier des charges lié aux objectifs du projet. Une fois le besoin défini, j’ai entamé la partie de conception 3D : j’ai modélisé différentes hypothèses de châssis extensibles en CAO. Une fois la conception complète, je suis passé sur les calculs mécaniques afin de valider la structure par des calculs de résistance. L’objectif étant de garantir la fiabilité du châssis dans ses différentes configurations en respectant les contraintes de masse et de sécurité.
Ce projet m’a permis de mettre en pratique l’ensemble des compétences acquises durant ma formation d’ingénieur généraliste avec la majeure Matériaux et Structures Durables à l’EPF, tout en développant une réflexion structurée face à une problématique technique. Travailler sur une solution innovante de mobilité durable, en lien direct avec les enjeux environnementaux actuels, a été une expérience très enrichissante, à la fois sur le plan professionnel et personnel.
Qu’as-tu particulièrement apprécié lors de cette expérience au cœur de l’innovation durable ?
Ce que j’ai particulièrement apprécié dans cette expérience, c’est de pouvoir m’investir dans un projet porteur de sens, en lien direct avec les enjeux environnementaux et la mobilité durable. Travailler sur une solution technique innovante m’a permis de me sentir pleinement impliqué.
J’ai eu l’opportunité d’intervenir sur plusieurs aspects de l’ingénierie : de l’analyse fonctionnelle et la définition du besoin, jusqu’à la conception 3D et les calculs mécaniques. Ce parcours complet m’a permis de développer une vision globale du projet.
J’ai également beaucoup apprécié la liberté qui m’a été laissée dans mes choix techniques, tout en étant bien accompagné. J’ai pu échanger régulièrement avec mon chef de projet et tuteur, ainsi qu’avec des experts comme un architecte véhicule et des ingénieurs mécaniciens, qui m’ont guidé sur les aspects techniques et structurels. L’environnement chez Capgemini est très propice à ce type de collaboration : le partage de connaissances, avec de nombreux ingénieurs disponibles pour apporter leur expertise, est au centre des projets de R&D développés.
En parallèle, j’ai été soutenu par mon tuteur pédagogique de l’EPF, avec qui j’avais des points mensuels pour présenter l’avancement de mon travail. Ces échanges m’ont permis de prendre du recul et de bénéficier de son expérience du secteur. J’ai aussi pu solliciter mon responsable de majeure à l’EPF pour débloquer une problématique technique liée aux calculs, et accéder aux ressources de l’école.
Ce que je retiens de cette expérience, c’est que j’ai pu évoluer en tant qu’ingénieur en étant autonome dans mes choix, tout en ayant accès à un réseau de personnes compétentes pour m’orienter et m’aider à faire avancer mon projet.
La mobilité durable est au cœur des enjeux de ton poste. Comment vois-tu le rôle de l’ingénierie pour contribuer à la transition écologique dans le domaine de la mobilité ?
Lors de mon stage, j’ai eu l’opportunité de travailler sur une solution technique en lien direct avec ma vision de l’ingénierie : celle qui cherche à répondre concrètement aux grands enjeux de notre époque. Aujourd’hui, il devient indispensable de repenser nos modes de vie, et en particulier notre manière de nous déplacer. Le secteur de la mobilité, et notamment l’automobile, doit amorcer une transformation importante pour s’adapter à nos besoins réels tout en réduisant son impact environnemental.
Je suis convaincu que l’ingénierie a un rôle central à jouer dans cette transition. Elle permet de concevoir des solutions innovantes, viables et adaptées aux usages, en intégrant dès le départ les contraintes écologiques, économiques et sociales. L’ingénieur que je souhaite devenir est celui qui contribue à faire émerger ces solutions, en alliant rigueur, technique, créativité et sens des responsabilités.
Pour moi, l’ingénieur de demain ne sera pas seulement un expert technique, mais aussi un acteur engagé dans la transformation de nos modes de vie. Il devra réussir à allier performance et sobriété, tout en gardant une vision globale de l’impact de ses choix en responsabilité vis-à-vis des enjeux actuels. C’est cette approche que je souhaite continuer à développer dans mon parcours, en contribuant à des projets concrets qui font avancer la mobilité vers des solutions plus durables et mieux adaptées aux enjeux de notre époque.
Dans le cadre du projet sur lequel j’ai travaillé, il s’agissait justement de concevoir un véhicule électrique modulable, capable de s’adapter à différents usages tout en restant dans les segments L6 ou L7 selon sa configuration. Ce type de projet illustre bien comment l’ingénierie peut proposer des alternatives concrètes, en repensant les architectures techniques pour mieux répondre aux enjeux de demain.
Quels atouts t’a apporté ta formation d’ingénieur généraliste pour ton poste actuel ?
Le principal atout de ma formation à l’EPF, c’est sa dimension généraliste. Même si je ne suis pas expert dans un domaine très spécifique, j’ai acquis des connaissances solides dans de nombreux domaines de l’ingénierie. Cette polyvalence me permet aujourd’hui de contribuer à différents aspects d’un projet, que ce soit en conception, en analyse, ou en gestion technique.
Cette dimension généraliste m’a aussi appris à collaborer avec des profils variés, à comprendre rapidement des problématiques nouvelles, et à m’adapter aux besoins du projet. Elle m’a donné une vraie capacité à faire le lien entre les disciplines, ce qui est essentiel dans des environnements comme celui dans lequel j’évolue aujourd’hui.
Enfin, au-delà des compétences techniques, cette formation m’a permis de développer une certaine ouverture d’esprit, une curiosité et une capacité à prendre du recul. Je pense que ce sont des qualités humaines qui sont tout aussi importantes dans le travail d’ingénieur.