Des étudiants de Harvard et de l’EPF partagent leur savoir pour imaginer la revitalisation des territoires ruraux

Un groupe d’étudiants en architecture à l’université de Harvard aux États-Unis a rencontré des étudiants de la majeure Ingénierie en Architecture Durable au campus de Troyes à l’occasion d’une visite à Ervy-le-Châtel, petite commune rurale. L’occasion de croiser les regards pour réfléchir à la transformation de nos territoires.
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étudiants Harvard EPF Troyes

C’est une rencontre qui a du sens pour revitaliser les territoires ruraux. Durant une semaine en octobre, des étudiants en architecture de l’université de Harvard ont fait le voyage en France pour une visite particulière à Ervy-le-Châtel (Aube). Avec la question du renouvellement des petites villes délaissées par la jeunesse dans le sillage, ils ont vécu une journée d’échanges avec les 18 étudiants de la majeure Ingénierie en Architecture Durable, proposée au campus de Troyes. Une rencontre entre deux corps de métier dont les complémentarités sont de vrais atouts pour revaloriser les territoires et notre patrimoine.

Architecture et ingénierie, deux métiers complémentaires

À  travers une visite guidée de la cité médiévale par Roger Bataille, maire et architecte de formation, ainsi que des travaux de groupe, les 13 étudiants d’Harvard ont vécu une mise en situation concrète de plusieurs éléments abordés dans leur formation respective. Que ce soit en architecture ou en ingénierie, ces métiers sont confrontés aux mêmes problématiques pour préserver les bâtiments anciens. Les normes actuelles (thermiques, structurelles, etc.) imposent des adaptations, ce qui demande de comprendre comment ce patrimoine peut être consolidé ou transformé.

Afin de relever les défis des zones rurales en déclin, la collaboration entre les architectes et les ingénieurs représente une force pour “concevoir des bâtiments à la fois beaux, fonctionnels et respectueux de l’environnement”, analyse Omar Saifouni, co-responsable de la majeure Ingénierie en Architecture Durable. Tandis que les étudiants en architecture d’Harvard vont imaginer les formes et les usages du bâtiment, les étudiants ingénieurs vont assurer la faisabilité technique.

Répondre aux défis des territoires ruraux

La vision sensible de l’espace, du patrimoine et de l’esthétique chez les architectes, et l’approche technique des ingénieurs autour de la structure, des matériaux et de la performance, est une union logique. Cela permet “d’imaginer des formes audacieuses tout en assurant leur stabilité et leur pérennité”, explique Omar Saifouni. Cette collaboration pluridisciplinaire est aussi un atout pour optimiser les projets dès leur conception, que ce soit en termes de qualité, de coût et de durabilité. Dans un contexte de transition écologique où la valorisation du patrimoine est intrinsèque aux enjeux de sobriété énergétique notamment, la transformation des bâtiments requiert des solutions globales et cohérentes.

Des étudiants de Harvard à l'EPF Troyes

 

Malgré la distance qui sépare le plus ancien établissement d’enseignement supérieur des États-Unis et la France, cette visite a été l’occasion de prendre du recul sur les problématiques que rencontrent les petites communes. La visite s’est ensuite poursuivie au campus de Troyes où les étudiants ont pu découvrir les plateformes technologiques et échanger avec nos enseignants-chercheurs. Le croisement du regard extérieur des Américains avec celui, local, des étudiants de l’EPF a été générateur d’idées pour imaginer les territoires de demain. Et leur apporter un sens nouveau.

Des étudiants en architecture de Harvard à l'EPF Troyes