100 ans
d’audace et d’innovation
d’audace et d’innovation
8 jeunes femmes audacieuses et pleines de rêves poussaient les portes de l’Institut électromécanique féminin en 1925. Aujourd’hui, l’EPF compte 2600 élèves-ingénieurs, dont 33 % de femmes
Cette année, l’EPF célèbre un siècle d’histoire et d’engagement en ingénierie. À travers une programmation ambitieuse qui se déploiera tout au long de l'année 2025, l'école réaffirme sa vision pionnière : former des ingénieurs créatifs et engagés, capables de répondre aux grands défis de notre temps.
En 1925, huit jeunes femmes franchissaient les portes de la première école d'ingénieurs dédiée aux femmes en France fondée par Marie-Louise Paris. Cent ans plus tard, l'EPF s'apprête à célébrer cet héritage à travers une année exceptionnelle de réflexions et d'actions pour l'avenir de l'ingénierie.
"Ce centenaire est bien plus qu'un anniversaire", souligne Emmanuel Duflos, directeur général de l'EPF. "Dans un contexte où la France doit former 15 000 ingénieurs supplémentaires chaque année pour répondre aux défis majeurs qui attendent notre société – transitions environnementale et numérique, mutations technologiques –, nous voulons porter une voix forte pour dessiner l’avenir."
Pour marquer ce centenaire, une série d’événements viendront rythmer cette célébration :
- La manifeste de l'EPF : en avril, sur le campus de Paris-Cachan, puis sur les autres campus, une installation itinérante donnera la parole à la communauté EPF (étudiants, alumni, professionnels) ainsi qu’à des penseurs et experts. Témoignages vidéo, vitrines d’objets symboliques et espace de ressources mettront en lumière les grands enjeux de l’ingénierie de demain : diversité, inclusion, innovation et parité.
- Un cycle de tables rondes : organisé sur l’ensemble des campus de mai à novembre, il permettra d’explorer les enjeux en lien avec l'ingénierie de demain au travers de la recherche, santé & vivant, énergie & environnement, industrie innovante.
- La soirée du centenaire : en juin, un grand événement réunira étudiants, alumni, équipes et partenaires pour célébrer l’héritage et l’avenir de l’EPF.
- Les capsules temporelles : sur chaque campus, des étudiants prépareront une capsule temporelle destinée à être ouverte par leurs successeurs en 2125.
- L’inauguration du campus de Saint-Nazaire : en octobre, ce nouveau site éco-conçu viendra enrichir le réseau EPF et incarner l’avenir de la formation en ingénierie.
Cette célébration s'inscrit dans la continuité d'une école qui a toujours su anticiper les évolutions de son temps : pionnière dans la formation des femmes ingénieures, mais aussi dans l'intégration des nouvelles technologies (aéronautique dès les années 30, électronique dans les années 50, informatique dans les années 60).
Aujourd'hui, alors que seulement 29% des effectifs en écoles d'ingénieurs sont féminins, l'EPF vise la parité d'ici 2028. Une ambition qui s'accompagne d'une vision renouvelée de l'ingénieur : expert scientifique mais aussi créatif et engagé, capable de dialoguer avec d'autres disciplines et de porter une éthique au service du bien commun.
Rendez-vous tout au long de l'année 2025 pour participer à cette réflexion collective sur l'ingénierie de demain.
1925 : une vision pionnière
En plein débat sur l'accès des femmes aux études supérieures, la jeune ingénieure Marie-Louise Paris ouvre la première école d'ingénieurs dédiée aux femmes : l’Institut électromécanique féminin hébergé au Conservatoire National des Arts et Métiers (CNAM) à Paris. Sa vision ? Former des ingénieures de haut niveau, en phase avec leur temps. Elle innove d'emblée avec une approche singulière : excellence académique, proximité avec l'industrie et vision humaniste de l'ingénierie.
Je me sentais taillée pour la lutte la plus âpre, toute de beauté, d’enthousiasme et d’action. Bien vite, je me rends compte des débouchés ouverts aux femmes, et de la contribution qu’elles sont susceptibles d’apporter à l’Industrie.
Dans cette perspective, je songe à les orienter, et pour cela, créer une école préparatoire à la carrière d’Ingénieur.
Projet audacieux, si l’on songe aux préjugés de l’époque, ce qui faisait dire à l’illustre savant Einstein : quelle triste époque où il est plus difficile de briser un préjugé qu’un atome.
Années 30-50 : devancer les révolutions technologiques
Marie-Louise Paris se distingue par sa capacité à anticiper les évolutions technologiques majeures. Dans les années 30, elle intègre l'aéronautique aux programmes de la désormais Ecole Polytechnique Féminine, et conçoit même un prototype d'avion de tourisme, le "Paris-France", présenté au Salon de l'Aviation en 1936. Dans les années 50, l'école est parmi les premières à développer l'enseignement de l'électronique. Grâce à sa ténacité et son esprit d’innovation, et malgré le contexte géopolitique et économique mondial, Marie-Louise Paris poursuit sa mission coûte que coûte : former les femmes à l’ingénierie. Elle achète une grande demeure à Sceaux et y héberge son école à partir de 1956.
Maquette du Paris-France, Salon de l’aviation au Grand Palais, 1938
Paris Journal, 1957
Années 60 : pionnière de l'informatique
Une décennie plus tard, elle innove une nouvelle fois en introduisant l'informatique dans ses cursus, bien avant la plupart des autres écoles d'ingénieurs. Ainsi, dès la fin des années 50, elle crée un cours de calcul matriciel, ancêtre de l’informatique, qui ne se donne dans aucune autre école. Jusqu’aux années 70, elle y formera plus de la moitié des ingénieures de l’époque en France.
1980-1994 : l'ouverture internationale et le combat pour l’égalité professionnelle
Passée sous la direction de Colette Kreder, l'EPF prend un nouveau virage stratégique. Elle crée un service de mobilité étudiante internationale en 1986, initiative rare pour l’époque, qui permettra à des dizaines d’élèves d’aller se former en partie à l’étranger, notamment en Europe et aux États-Unis.
En 1991, Colette Kreder crée la Fondation EPF reconnue d’utilité publique, un statut unique qui consacre son rôle d’école engagée pour l’intérêt général et l’égalité des chances dans le milieu professionnel.
Etre un ingénieur de l’an 2000, c’est sortir de son hexagone et aller à la conquête du monde
Cours dans les locaux de Sceaux, années 90
1994 : la mixité comme nouveau défi
L'école franchit une étape en s'ouvrant aux étudiants masculins. Cette décision reflète une conviction profonde : la diversité est source d'innovation et de progrès. L’EPF conserve cependant un engagement historique pour la formation des femmes ingénieurs.
Gay Tischbirek, chargée de relations internationales de l’école, crée l’International Institute of Women in Engineering (IIWE) en 2001. Ce programme, financé notamment par l’UNESCO et de grandes entreprises, encourage les femmes à accéder aux métiers de l’ingénierie par le biais de séminaires d’information, colloques, forums de recrutement international.
Sous la direction d’Alain Jeneveau, l’école travaille aussi assidûment à développer des ententes avec le monde industriel et le milieu universitaire pour soutenir les jeunes qui souhaitent faire de la recherche.
2010-2024 : l'accélération
L'EPF poursuit sa dynamique pionnière sous la direction de Jean-Michel Nicolle : nouveaux campus à Troyes (2010) ainsi qu’à Montpellier (2012), création d'une cellule d'innovation pédagogique (2017), et ouverture d’une école sur le continent africain à Dakar, au Sénégal, EPF Africa (2022).
En 2024, l’EPF s’engage pour l’entrepreneuriat étudiant et féminin, avec le lancement d'INCUBACT'HER - premier incubateur imposant la mixité dans la gouvernance des startups, avec un espace, des outils et un accompagnement dédié à la création d’entreprise.
2025 : une vision d’avenir
Pour son centenaire, l'EPF réaffirme sa vision d'avant-garde. Avec un objectif ambitieux : 50% d'étudiantes d'ici 2028, des programmes repensés autour des enjeux de l'IA et des transitions environnementales, et une recherche focalisée sur les grands enjeux sociétaux.
Cette année exceptionnelle marquera également une nouvelle étape du développement de l’EPF avec l’inauguration de son quatrième campus à l’automne 2025, dans la ville de Saint-Nazaire.
