Initiation à la recherche : des élèves de l’EPF étudient le Covid-19

Mis à jour le 14/10/2021
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Les élèves ingénieurs suivent, durant leur troisième année à l’EPF, un cours de sensibilisation et d’initiation à la recherche (UE Recherche).

Lors de l’UE Recherche, deux groupes d’élèves EPF ont étudié, à partir des données bibliographiques internationales, le Covid-19 sous deux angles :

  • Les modes de transmission du Covid19 ;
  • Les moyens de traitement du Covid19.

Lors de la première séance de l’UE Recherche, les élèves ont utilisé les outils bibliographiques offerts par l’EPF (revues en lignes via Science Direct et la plateforme ISTEX) pour réunir des articles scientifiques pertinents sur les modes de transmission et les traitements. Ils ont pu ensuite affiner ce travail en travaillant à distance et en interagissant avec un enseignant-chercheur de l’EPF via courriel et visioconférence. Deux posters d’excellent niveau ont été produits par les élèves.

Modes de transmission :

La propagation du Covid-19 est 4 fois plus élevée que celle du virus de la grippe. Il est donc de plus haute importance de mettre en évidence les modes de transmission possible afin de pouvoir s’en protéger. Ce premier travail a étudié les possibilités, à la lumière de la littérature internationale, d’être contaminé par le Covid-19 par contact avec les métaux ou par transmission verticale (de la mère à l’enfant), et de voir si la probabilité de se faire contaminer dans les zones où la température est plus chaude et l’air plus sec est plus élevée que dans les zones humides.

Après mise en parallèle des différents articles, les élèves peuvent confirmer l’hypothèse selon laquelle le Covid-19 se propage principalement par émission directe de postillons par une personne infectée. Le virus se transmet également par aérosol dans la mesure où le contact entre deux individus dépasse 15 minutes à faible distance. Les articles montrent que le virus ne peut pas être transmis par contamination du fœtus chez la femme enceinte. De plus, la reproduction du virus n’est pas spécialement ralentie en fonction du climat et notamment de l’humidité. L’hypothèse avançant que le virus peut être transmis par les surfaces est à prendre avec des pincettes. En effet, une étude chinoise met en avant la possibilité de transmission du virus par les surfaces, en n’excluant pas la possibilité de transmission par les porteurs sains. Une étude américaine sur la survie du virus en dehors du corps appuie la théorie des chercheurs chinois, selon laquelle le virus peut survivre en aérosol et sur les surfaces pendant plusieurs heures. La probabilité de contamination par les surfaces est cependant assez faible, car la quantité d’agents pathogènes diminue relativement rapidement en dehors du corps.

Traitement avec la chloroquine:

À ce jour, aucun traitement n’a encore été certifié pour lutter contre le Covid-19. Cependant beaucoup de recherches portent sur la chloroquine, un antipaludique, qui pourrait être un bon candidat.

Plusieurs études suggéreraient que la chloroquine, via son agissement, serait le traitement adapté contre le Covid-19. Les tests effectués montrent aussi que la chloroquine serait plus efficace que les autres traitements connus. De plus, on remarque que les doses de chloroquine préconisées pour le traitement du coronavirus sont faibles. Aussi, après étude, il s’avère que le pourcentage du risque de cytotoxicité, c’est-à-dire le risque que la chloroquine détruise les cellules traitées en les intoxiquant, est peu élevé. Cependant l’option d’utiliser la chloroquine dans le traitement du SRASCoV- 2 doit être examinée avec attention. Il y a des annonces prometteuses, mais des effets potentiellement néfastes ont été observés lors de précédentes tentatives de traitement de maladies virales (lésions oculaires…). La limite entre un dosage inoffensif et un dosage dangereux pour l’homme est très faible. De plus, le traitement n’a pas été assez testé pour tirer de réelles conclusions et les tests ne sont pas assez variés. Impossible de déterminer si les effets du traitement dépendent de la classe d’âge, de la qualité clinique ou du stade de la maladie. Les tests devront aussi être réalisés in vivo et avec placebo afin de confirmer la réelle efficacité de la chloroquine.

Un grand merci aux élèves EPF de 3e année, impliqués pour leur travail de recherche sur le Covid-19: Margot BARREAU, Alexandre BOUCHET, Maëlys CHEVALIER, Mathilde CUCHET, Aleksander BOCI, Simon BEYLAT, Marie BRUCKERT, Robin DE SEMLYEN.

 

Références bibliographiques :

[1] Wei Luo et al., The role of absolute humidity on transmission rates of the COVID-19 outbreak, doi: https://doi.org/10.1101/2020.02.12.20022467.

[2] Huijun Chen et al., Clinical characteristics and intrauterine vertical transmission potential of COVID-19 infection in nine pregnant women: a retrospective review of medical records, The Lancet 2020, 395, 809-815.

[3] Jing Cai et al., Indirect Virus Transmission in Cluster of COVID-19 Cases, Wenzhou, China, 2020, Emerging Infectious Diseases 2020, Volume 26, Number 6—June 2020.

[4] Neeltje van Doremalen et al., Aerosol and surface stability of HCoV-19 (SARS-CoV-2) compared to SARS-CoV-1, The New England Journal of Medecine 2020, March 17, 2020.

[5] Andrea Cortegiani, et al., A systematic review on the efficacy and safety of chloroquine for the treatment of COVID-19; Journal of critical care 2020.

[6] Manli Wang et al., Remdesivir and chloroquine effectively inhibit the recently emerged novel coronavirus (2019-nCoV) in vitro; Cell research 2020

[7] Tony Y. Hu et al., Insights from nanomedicine into chloroquine efficacy against COVID-19; Nature Nanotechnology 23 march 2020.

[8] Franck Touret, et al., Of chloroquine and COVID-19; Antiviral research 2020.

 

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