Intégrer une école d’ingénieurs : post-bac ou post-prépa ?
C’est une grande hésitation pour les élèves de terminale intéressés par les sciences. Faut-il devenir ingénieur en intégrant directement une école d’ingénieurs post-bac après le lycée ou passer par la case prépa ? Voici quelques clés pour faire son choix.
La Classe Préparatoire aux Grandes Ecoles (CPGE) a longtemps été considérée comme la voie royale pour intégrer une école d’ingénieurs. Aujourd’hui, ce n’est plus un passage obligé : seuls 40 % des ingénieurs diplômés ont opté pour la prépa ! Les écoles post-bac, privées ou publiques, spécialisées ou généralistes, forment désormais de nombreux ingénieurs en cinq ans. Les admissions parallèles, permettant de rejoindre un cycle ingénieur après un DUT, un BTS ou une licence scientifique, sont également de plus en plus fréquentes.
Alors comment choisir et trouver la solution qui convient le mieux à son profil et à ses envies ? Quelques pistes pour aider les lycéens indécis à trancher entre les deux options...
Lycée ou école ?
Cela peut être un premier critère. Où se voit-on l’année prochaine ? Continuer en lycée, un environnement très encadré, avec des matières connues, des professeurs très présents ? Ou bien en école, avec une toute autre atmosphère : engagements étudiants, associatifs et sportifs, travaux de groupes, premiers stages, premières expériences à l’international, autonomie un peu plus importante ?
Pour certains, la prépa peut être un bon entre-deux, dans un cocon familier et proche du lycée, avant de rejoindre une école. Pour d’autres, en revanche, l’envie de nouveauté, de changement de vie prime, et l’école d’ingénieurs post-bac correspondra davantage. L’un n’est pas mieux que l’autre, ce sont simplement deux voies différentes. Et les deux permettront d’accéder à une belle carrière, quoi qu’il arrive.
Choisir sa pédagogie en fonction de son profil
C’est un fait : les écoles d’ingénieurs les plus prestigieuses et connues du grand public, comme Polytechnique, les Ponts ou CentraleSupélec, ne sont accessibles qu’à partir de bac+2 et très majoritairement réservées aux élèves passés par une CPGE. Si le lycéen vise absolument l’une de ces écoles, il est impératif de choisir la prépa.
Autre option : un lycéen déjà passionné par un secteur, qui veut s’engager dedans le plus vite possible. Par exemple, pour un féru d’informatique souhaitant tout de suite se mettre au codage et à la programmation, une école d’ingénieurs post-bac spécialisée sera l’idéal.
Maintenant, le cas le plus fréquent : un élève bon en sciences, qui souhaite devenir ingénieur, mais sans forcément de plan très établi. Deux solutions existent pour lui. La première : rejoindre une école post-bac généraliste, qui lui permettra de se spécialiser progressivement, en découvrant de nouvelles matières durant les premières années en tronc commun et d’avoir une approche métiers au travers de projets et stages. La seconde : passer deux ans en prépa et se laisser le temps de découvrir les sciences, avant de faire son choix d’école à l’issue des concours.
Quelle pression est-on prêt à accepter ?
La prépa peut être une fantastique aventure, très bien vécue par certains. Loin des stéréotypes, nombreux sont les anciens élèves de CPGE scientifique qui gardent un excellent souvenir de leur passage en prépa, où ils ont beaucoup appris, que ce soit en connaissances académiques ou sur eux-mêmes. Mais pour cela, il faut être prêt à tenir la pression des concours : l’issue de la prépa est inévitablement le concours. Il faut le savoir et être prêt à supporter le stress lié à ce cursus particulier.
L’entrée en école post-bac peut également apporter une pression, mais elle est différente. Les écoles d’ingénieurs sont des filières sélectives, elles choisissent leurs élèves sur concours, dossiers ou examens, durant l’année de terminale. Cela peut être un stress, mais les programmes de ces épreuves sont basés sur le programme de terminale. Une fois pris à l’école, en revanche, aucune incertitude, contrairement à la prépa : à condition de travailler régulièrement et d’obtenir les notes nécessaires au passage en année supérieure, le parcours de l’élève est déjà fléché. Il est entré à l’école et y restera jusqu’à son diplôme. Le fait de ne pas supporter deux années d’incertitude en prépa est l’une des raisons qui motivent certains élèves ingénieurs intégrant une école dès l’obtention du bac.
Quelle charge de travail accepte-t-on ?
Si l’ambiance peut être bonne et l’expérience mémorable, c’est un fait : en prépa, on travaille beaucoup. Le rythme est soutenu, dès l’arrivée en première année, entre nombreux cours, khôlles (oraux blancs) et devoirs, qu’ils soient maison ou sur table. Pour tenir le choc, les élèves de prépa doivent souvent renoncer à leurs autres activités (sports, loisirs, associations…), qu’ils retrouveront avec plaisir à l’issue des concours. Durant ces périodes intenses, les étudiants apprennent beaucoup, aussi bien en termes de connaissances scientifiques que de compétences organisationnelles. Là encore, si le bachelier le sait et est prêt à énormément s’investir, cela peut être une excellente expérience.
En revanche, pour ceux à qui ce descriptif fait peur et pour qui conserver des activités sportives ou associatives est essentiel, l’école d’ingénieurs post-bac peut être une bonne option. Attention : on y travaille aussi beaucoup ! Ceux qui se relâchent trop et ne fournissent pas un travail régulier prennent le risque de ne pas passer en année supérieure. Les étudiants travaillent, mais sans la pression des concours, et tout en gardant du temps pour d’autres activités. C’est un rythme et des méthodes pédagogiques différents, avec de nombreux projets et bureaux d’études. Souvent, durant les premières années, les étudiants d’écoles post-bac découvrent également de nouvelles matières que celles du lycée : la gestion, le management, l’économie… Ce qui n’est pas le cas en prépa.
Bref, à chacun son parcours. Quoi qu’il en soit, l’insertion professionnelle est excellente après une école d’ingénieurs post-bac comme post-prépa. Même si le choix semble difficile aujourd’hui, quelle que soit la décision, pas d’inquiétude, ce sera la bonne !