Études d’ingénieur et sport de haut niveau : c’est possible avec l’EPF
Le sport de haut niveau commence souvent très jeune. Dès le collège et le lycée, les jeunes sportifs ont la possibilité d’intégrer des cursus « sport études », avec un rythme adapté, alternant heures de cours et pratiques intensives. Mais qu’en est-il à l’heure des études supérieures ?
« C’est plus compliqué après le bac. Peu de cursus sont adaptés et il faut souvent sacrifier les études ou le sport. Notamment quand on pratique le ski, comme moi, puisque la distance géographique impose une contrainte supplémentaire », raconte Erwan Boulanger. Le jeune homme a d’ailleurs tenté d’intégrer un IUT à Grenoble, non loin de ses montagnes, mais a dû arrêter au bout de deux mois. « J’étais trop souvent absent pour mes compétitions et l’organisation de l’IUT ne me permettait pas de rattraper ni d’adapter mes apprentissages ».
Même constat chez Rémi Brunner, escrimeur franco-suisse, qui doit choisir son lieu d’études en fonction des clubs d’escrime à proximité. « Le plus dur en escrime, c’est de s’entraîner. Je dois privilégier des clubs de haut niveau qui comptent plusieurs athlètes pour continuer à progresser », détaille-t-il.
Un parcours adapté pour les étudiants sportifs de haut niveau
Malgré les contraintes et fidèles à leur tempérament de compétiteurs, Rémi et Erwan ont choisi de poursuivre leurs études supérieures. Leur choix s’est porté sur le cursus ingénieur et l’EPF Engineering School, qui propose un parcours adapté et un suivi personnalisé pour les étudiants sportifs. « L’EPF a été à l’écoute de mes besoins et de mon organisation. J’ai anticipé au maximum en leur partageant mon planning d’entraînements et de compétitions, et ils ont mis des choses en place pour m’aider à rattraper les cours et les partiels », explique Erwan. En effet, les trois premières années d’école, le skieur est souvent absent : il passe l’hiver dans les Alpes françaises, italiennes et autrichiennes, l’été en Amérique du Sud et l’automne en Suède. Ses camarades de classe l’aident à récupérer les cours et il travaille intensément pendant les nombreux trajets en train, voiture ou avion. « En cas de difficulté, les professeurs étaient toujours présents pour répondre à mes questions. Ça m’a beaucoup aidé », souligne-t-il.
Rémi a choisi l'EPF Engineering School sur les conseils d’escrimeurs internationaux, passés également par l’école. Il démarre les cours sur le campus de Troyes mais continue à s’entraîner à Paris plusieurs soirs par semaine. Il devient un habitué de la SNCF et les nombreux allers-retours sont mis à profit pour rattraper les cours. « Je prévenais l’équipe pédagogique le plus en amont possible en leur partageant mon agenda. En cas de besoin, je rattrapais avec l’aide de mes camarades. L’entraide est très forte dans les promotions », confirme-t-il.
Des compétences précieuses pour le monde professionnel
Habitués à gérer des rythmes exigeants et contraignants, les deux athlètes développent un grand sens de l’organisation. Ils tiennent le rythme et performent aussi bien en classe que dans leur sport respectif. « Conjuguer école d’ingénieurs et sport nous apprend la rigueur, l’extrême préparation. En ski, tout est question de chrono et chaque seconde compte. On apprend à gérer la fatigue, le stress, les blessures, les échecs et les réussites », résume Erwan Boulanger.
Ces compétences sont particulièrement utiles pour l’insertion professionnelle. Rémi et Erwan ont tous deux trouvé des stages en lien avec leur spécialisation. Erwan, qui a décidé d’arrêter le ski en 2020 à la suite de la crise sanitaire, a travaillé à Bruxelles en 3e année et s’apprête à rejoindre Louis Vuitton pour son stage de fin d’études. Rémi est resté à Paris en 3e année et ainsi pu concilier son stage et sa vie sportive sans difficulté. Il cherche à présent des opportunités en Europe et notamment à Bruxelles où les clubs d’entraînement sont de très bon niveau. Champion de Suisse et 2e au classement européen des moins de 23 ans, l’escrimeur poursuit les compétitions internationales et imagine allier vie professionnelle et sportive une fois diplômé. « J’aimerais travailler à mi-temps et augmenter la charge d’entraînement. Je veux voir jusqu’où je peux aller », conclut-il en pensant déjà aux Jeux Olympiques 2028.