Prix Pierre Bézier : Aude Louessard, ingénieure de recherche à l’EPF, récompensée pour sa thèse sur les prothèses sportives en fabrication additive

« Le sport peut jouer un rôle essentiel dans la réadaptation physique et mentale des personnes amputées. Pourtant, l’accès à des prothèses adaptées reste limité, faute de solutions couvrant toutes les morphologies et disciplines sportives, et en raison du coût élevé des équipements, souvent non remboursés. »
Face à ce constat, Aude s’est fixé pour objectif de concevoir une prothèse accessible, adaptable à l’utilisateur et à l’activité sportive pratiquée, en s’appuyant sur les possibilités offertes par la fabrication additive.
Une recherche au service de la mobilité et de l’innovation
Sa thèse, menée au sein de l’Institut de Biomécanique Humaine Georges Charpak (IBHGC) à Paris et de l’Institut de Mécanique et d’Ingénierie (I2M) de Bordeaux-Talence, sous la direction d’Hélène Pillet, Anita Catapano et Xavier Bonnet, a permis d’explorer plusieurs aspects clés :
- L’influence des matériaux et des procédés d’impression sur le comportement mécanique de la prothèse,
- L’impact des choix de conception sur la biomécanique du mouvement,
- L’application concrète de ces recherches à un pied prothétique spécialement conçu pour la pratique du surf.
Aude précise : « À l’issue de cette thèse, la démarche de conception développée a été appliquée à la conception d’un pied prothétique adapté à la pratique du surf. Ce projet a permis de démontrer la faisabilité de l’approche développée tout en mettant en lumière les axes d’amélioration et les perspectives de recherche future. »
Un parcours entre ingénierie et biomécanique
Diplômée des Arts et Métiers de Lille, Aude a découvert la biomécanique en intégrant le master Biomechanical Engineering (BME Paris), une spécialisation qui lui a ouvert de nouvelles perspectives :
« Cette formation m’a permis de découvrir des disciplines variées et des domaines d’application qui m’ont véritablement passionnée, notamment l’analyse du mouvement. Elle m’a aussi initiée à la démarche de recherche, ce qui a fortement éveillé mon intérêt pour ce domaine. »
Son choix de poursuivre en thèse s’est imposé naturellement, alliant sa passion pour la biomécanique et son souhait d’avoir un impact concret :
« Ce qui m’a particulièrement motivée tout au long de ma thèse, c’est son caractère pluridisciplinaire. J’ai pu aborder des sujets variés, de l’analyse quantifiée du mouvement à la fabrication additive, en passant par la caractérisation des matériaux. »
Aujourd’hui ingénieure de recherche au 3D MotionLab de l’EPF, Aude travaille au développement de partenariats académiques, industriels et cliniques autour de l’analyse du mouvement. Elle complète :
« Mon objectif est de collaborer avec des acteurs de différents horizons pour faire avancer la recherche sur des thématiques qui me tiennent à cœur et qui ont une utilité concrète pour la société. »
Un message aux jeunes chercheurs
Pour celles et ceux qui souhaitent se lancer dans ce domaine, Aude insiste sur l’importance d’une approche centrée sur l’utilisateur :
« Le patient doit être au cœur de la démarche. Les besoins que vous identifiez doivent être motivés par ceux des principaux concernés. Pour cela, il est essentiel d’échanger régulièrement avec les patients, les professionnels de santé et même les coachs sportifs. »
Elle souligne également la richesse et le dynamisme du domaine :
« La biomécanique est un domaine passionnant, avec de nombreuses applications concrètes et un lien fort avec les patients. Il offre des opportunités de rencontres très enrichissantes, tant sur le plan scientifique qu’humain. »
Félicitations à Aude Louessard pour cette reconnaissance méritée, qui met en lumière l’importance de l’innovation technologique au service de la santé et du sport !