Ecoles d’ingénieurs généralistes ou spécialisées : comment faire le bon choix ?
Face au nombre élevé de formations d’ingénieurs existant en France, il est parfois difficile pour un lycéen de s’y retrouver. Au moment de choisir son école, plusieurs critères entrent en jeu, dont une question souvent posée : faut-il privilégier un établissement généraliste ou d’ores et déjà spécialisé ? Voici un point sur ce qu’est une école d’ingénieurs généraliste, ses avantages et à qui elle s’adresse.
Concrètement, que faut-il regarder ?
Pour commencer, qu’appelle-t-on une école d’ingénieurs ”généraliste” ? Tout d’abord, elle doit proposer un tronc commun large de trois ans, qui a pour objectif de se construire un socle scientifique et technique solide, avant de permettre une spécialisation progressive en fin de cycle ingénieur. Les majeures de fin de cursus, souvent lors des années de master, doivent englober un grand nombre de secteurs ouverts à l’ingénierie tels que les matériaux, le numérique, l’énergie, l’aéronautique, le management, la santé ou encore le bâtiment. A l’inverse, dans une école d’ingénieurs spécialisée, les cours seront souvent construits avec un prisme lié au secteur dédié, dès le début des études. Attention toutefois au terme "généraliste" utilisé par bon nombre d’établissements en réalité spécialisés dans un domaine d’activité (numérique, électronique, etc...). Un coup d’œil aux programmes de l’école, souvent mis en ligne sur son site, peut donc être un bon départ pour se faire une idée de ce qu’elle propose concrètement à ses élèves et de ses débouchés.
Dans une école d’ingénieurs généraliste, durant ses cinq années d’études, l’élève reçoit un bagage et un socle de connaissances, afin d’être capable de s’adapter et de comprendre les enjeux d’un projet, tout en se spécialisant progressivement dans le secteur de son choix. Il se laisse le temps de choisir, en découvrant les sciences lors des premières années en tronc commun, afin d’être certain de prendre la bonne décision en se dirigeant vers un domaine en particulier.
Autre réflexe à avoir lors de son choix d’école : vérifier qu’elle est bien reconnue par la CTI, la Commission des titres d’ingénieur. Sans cette habilitation, l’établissement n’est pas considéré comme une école d’ingénieurs à proprement parler et n’est pas autorisée à délivrer le diplôme d’ingénieur. Des audits sont régulièrement organisés par la commission dans les écoles reconnues, afin d’assurer la qualité de leurs formations.
Rencontrer les écoles à l’occasion de salons d’orientation, des Journées Portes Ouvertes ou journées d’immersion permet d’échanger avec élèves, enseignants et diplômés et ainsi de se projeter davantage pour affiner son choix.
Pour quels profils d’élèves ?
Les élèves de terminale S et STI2D aimant les sciences, intéressés par une carrière d’ingénieur et qui souhaitent prendre le temps de construire leur projet professionnel, ont tout intérêt à choisir une école d’ingénieurs généralistes. Ce choix leur permettra de se laisser tout le champ des possibles ouvert et d’éviter de s’enfermer d’emblée dans un domaine en particulier.
En revanche, l’ingénieur en herbe ayant déjà une passion claire, une envie prononcée vers un secteur donné, peut privilégier une école spécialisée. Un bachelier féru d’informatique rêvant de se mettre tout de suite au code pourrait davantage se diriger vers une école spécialisée dans le numérique. A chacun sa décision, selon son profil et surtout ses envies.
Pour quels débouchés ?
C’est l’avantage premier d’une école d’ingénieurs généraliste : tous les secteurs sont ouverts aux jeunes diplômés. Ce sera grâce au choix de leur majeure, et de leurs stages durant leurs études, qu’ils pourront s’orienter petit à petit vers un domaine plus précis. Alors qu’une école spécialisée va former des ingénieurs experts dans leur domaine, recherchés pour cette spécialisation, une école généraliste va davantage former des ingénieurs polytechniciens et polyvalents. L’école généraliste permet surtout à ses anciens élèves de s’adapter et d’évoluer au fil de leur carrière, sans être cantonné à un seul et même secteur. "L’idée n’est pas de former des spécialistes d’un domaine, mais de donner à nos étudiants les outils pour se lancer dans le secteur qui leur plaît. Ils pourront ensuite évoluer selon leurs envies. Par exemple, certains diplômés peu-vent démarrer dans l’aéronautique, mais s’apercevoir avec l’expérience qu’ils sont en réalité plus intéressés par les systèmes d’information, ou la gestion d’un aéroport. Le choix d’une majeure ne conditionne pas l’ensemble de leur carrière : grâce à leur identité généraliste, ils pourront naviguer et construire leur propre parcours", explique Eric SAVATTERO, Directeur des formations de l’EPF.
Avec ces clés en main, il appartiendra à chaque futur élève ingénieur de faire son choix, pour trouver l’école et le parcours qui lui correspondent le mieux. Mais quoi qu’il en soit, quelle que soit l’école dont il est diplômé ou le secteur qu’il privilégie, l’ingénieur en herbe peut se rassurer : le marché de l’emploi lui sera très favorable, avec un quasi plein emploi et un salaire brut annuel moyen de 37.000 € avec primes, six mois après le diplôme, d’après les chiffres de la Conférence des grandes écoles en 2018. De quoi faire son choix sereinement !