Voyager sans avion : l'expérience Erasmus en Finlande autrement

Partir en échange Erasmus est souvent synonyme d'une aventure excitante, marquée par la découverte d'une nouvelle culture, d'un nouvel environnement académique, et bien sûr, de nouveaux horizons. Pourtant, Prosper Playoust, étudiant en 4e année en majeure Data Engineering sur le campus de Montpellier, a choisi de rendre cette aventure encore plus spéciale en décidant de se rendre en Finlande sans prendre l'avion.
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Visuel témoignage Prosper

Une décision inspirée et engagée

Lorsqu'on lui demande pourquoi il a décidé de voyager sans avion pour rejoindre son programme Erasmus en Finlande, Prosper évoque une source d'inspiration personnelle. « J’ai été encouragé par ma copine, qui avait l’idée de se rendre dans son pays d’accueil en train, en Europe. Je me suis demandé, pourquoi ne pas faire la même chose ? ».

Il ne s'agissait pas seulement d'un simple voyage, mais d'une manière d'ajouter une dimension unique à cette nouvelle étape de sa vie. « C’était comme un défi que je me lançais avant de commencer cet Erasmus, une manière de rendre cette aventure plus spéciale ». Mais au-delà du défi personnel, cette décision reflète une réflexion plus large sur nos habitudes de voyage. Il souligne l’importance de « remettre en question nos choix et nos habitudes » et de montrer que faire des efforts supplémentaires peut, à terme, inspirer les autres à en faire de même.

L'impact environnemental au cœur de la motivation

L’une des principales motivations derrière ce choix était de réduire son empreinte carbone. Grâce à l’outil « agirpourlatransition », il a pu estimer les émissions de CO2 de son voyage. « En avion, mon trajet aurait généré environ une demi-tonne de CO2, tandis qu'en utilisant des bus, trains et ferrys, j’ai pu réduire cette empreinte à 150 kg de CO2 ».

Le voyage n’était pas seulement un moyen de transport, mais une expérience en soi. Il l’a perçu comme une opportunité de se tester physiquement et mentalement : « Ce voyage me permettait d’estimer mes capacités d’organisation, ma résistance à la fatigue et aux nombreux changements de transport. »

Un trajet entre défis et découvertes

Voyager sans avion vers la Finlande, c'est aussi accepter un certain nombre de défis logistiques. Partant de Paris pour Oulu, une ville située à plus de 3 000 kilomètres, il explique avoir fait un véritable périple : « Je suis passé par Bruxelles, Cologne, Hambourg, Stockholm, Helsinki, et enfin Oulu. Cela m’a pris environ une semaine, avec 45 heures de transports cumulés ».

Ce voyage, bien que complexe, a été méticuleusement planifié. Il a fallu choisir les villes, comparer les prix, trouver des hébergements proches des gares et organiser les activités. « La phase de planification était en elle-même plaisante, car elle permettait de se projeter dans l’aventure », ajoute-t-il. Au total, ce voyage lui a coûté 350 €, soit un montant proche de celui d’un vol, avec en plus l'opportunité de découvrir plusieurs villes européennes.

Encourager le changement

Face à cette décision, les réactions de ses proches ont été variées. « Certains étaient impressionnés, d'autres intrigués. Même si l’initiative a été saluée, ce n’est pas encore une norme aujourd’hui », remarque-t-il. Pourtant, il est convaincu que ce type de voyage pourrait devenir plus courant à l’avenir, notamment face aux défis climatiques actuels.

Prosper est ainsi persuadé que d'autres pourraient suivre son exemple. « Ce n’est vraiment pas si compliqué. Il suffit juste de s’organiser à l’avance, de prévoir du temps et un peu plus d’argent », assure-t-il. Il met en avant l’aspect enrichissant de ce type de voyage : « On découvre les cultures, les paysages, et on peut même faire des rencontres. »

En outre, il voit dans ce mode de transport une opportunité de redécouvrir le voyage comme une expérience à part entière, et pas seulement un moyen d’atteindre une destination. « Qui se souvient vraiment de ses voyages en avion ? » interroge-t-il.

Pour lui, il serait pertinent que les universités encouragent ces initiatives plus respectueuses de l'environnement, en proposant par exemple des aides financières. « Malheureusement, l’avion reste souvent la solution la plus économique », déplore-t-il.

Mais pour conclure sur une note positive, il lance un message à ceux qui hésiteraient encore : « C’est un petit pas (avec une grosse empreinte) par avion, mais une grande aventure par trains, ferrys et bus. » Un voyage certes plus long, mais bien plus riche en découvertes et en souvenirs.

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